Les Orgamites : pour un monde bienveillant

Le programme international des Orgamites éduque les enfants à la bienveillance et au don d'organes

22 avril 2022
Nine children in a forest each with poster of an Orgamites figure

En ce moment même, plus de 4 000 personnes au Canada attendent la greffe d'organe qui pourrait leur sauver la vie. Chaque année, environ 250 meurent pendant l'attente. Il est clair qu'il n'y a pas suffisamment de donneurs pour répondre aux besoins.

Les campagnes de sensibilisation mettent en lumière les personnes qui ont besoin d'un organe et celles qui ont eu la générosité de faire un don pour sauver des vies. Le meilleur moyen de sauver plus de vies aujourd'hui et pour les générations à venir, c'est d'éduquer les enfants dès leur plus jeune âge.

Pour remplir cette mission d'éducation, parents, enseignants et professionnels de la santé peuvent maintenant compter sur les Orgamites, des personnages animés représentant divers organes qui ont le pouvoir de sauver des vies. Les Orgamites font partie d'un programme éducatif international conçu pour amener les enfants et leurs familles à comprendre le rôle et l'importance des organes, ainsi qu'à découvrir en quoi consiste le don d'organes. Ils introduisent également les concepts de bienveillance envers nous-mêmes, notre entourage et la planète.

Le père des Orgamites, Roydon Turner, est réalisateur, directeur de création, producteur, concepteur, écrivain et fier papa de deux enfants. Il a grandi en Afrique du Sud et travaille maintenant à Londres, en Angleterre.

Roydon Turner
Roydon Turner est le créateur des Orgamites, un programme international qui enseigne aux enfants le rôle des organes et les éduque au don d'organes.

« Je viens d'une petite ville d'Afrique du Sud appelée East London. Déjà, quand j'étais jeune, j'aspirais à travailler dans les arts, que ce soit la conception graphique, la publicité ou la production de films, et les possibilités à l'époque étaient très limitées là-bas », explique Roydon.

« Mes parents se sont rendu compte que notre petite ville n'avait pas les infrastructures pour faciliter quoi que ce soit dans le domaine des arts, alors ils m'ont encouragé à déménager dans une plus grande ville ou à l'étranger. »

Après avoir obtenu un diplôme en art et conception graphique, Roydon devient directeur artistique chez TBWA\Hunt\Lascaris, qui était à l'époque l'une des meilleures agences de publicité d'Afrique du Sud.

Trois raisons l'ont amené à vouloir éduquer les enfants au don d'organes :

  1. La perte d'un membre de sa famille

    Roydon avait deux frères aînés, Bradley et Brendon. Bradley a contracté une encéphalite alors qu'il n'avait que cinq semaines. Lorsqu'il est décédé, à l'âge de douze ans, personne n'a demandé à ses parents s'ils souhaitaient faire don de ses organes.

    « Depuis, j'ai le sentiment que nous aurions mieux guéri, et peut-être plus vite, s'il y avait eu un côté positif au triste sort de Bradley. Si, par exemple, grâce au don d'organes, sa mort avait sauvé la vie d'un autre enfant. Par ce geste, simple mais puissant, il serait encore là lui aussi », pense Roydon.

    « J'ai toujours voulu partager cette vision avec d'autres familles, afin qu'elles puissent avoir plus d'options si jamais elles étaient frappées par la même tragédie que nous. »

  2. Un garçon de quatre ans prénommé James

    Plus tard, alors qu'il vivait au Royaume-Uni et travaillait comme directeur de création dans une agence de publicité, Roydon a été contacté par Live Life Give Life, un organisme caritatif dédié à la sensibilisation au don d'organes. L'organisme britannique souhaitait lui confier sa prochaine campagne. À l'époque, les campagnes de sensibilisation étaient axées sur les personnes qui avaient besoin d'une greffe; elles ne faisaient aucune mention de la famille, des amis et des collègues pleurant la perte d'un être cher qui avait donné ses organes. Voyant là une lacune, Roydon a créé la campagne communautaire intitulée Let love live on (pour que l'amour continue à vivre).

    Le succès de cette campagne a tellement renforcé sa volonté d'aider la communauté du don d'organes qu'il a rejoint l'organisme en tant que fiduciaire et directeur de création.

    « Plus tard cette année-là, on m'a présenté la famille Lewis, dont le fils James, âgé de quatre ans, avait désespérément besoin d'un nouveau cœur, se souvient-il. Je n'aurais pu trouver plus grande source de motivation! J'ai réalisé un court documentaire qui a attiré l'attention, et James a reçu un cœur. Mais j'ai aussi appris ce jour-là que 40 autres enfants attendaient toujours un donneur. À ce moment précis, j'ai su qu'il devait y avoir une meilleure façon de parler du don d'organes aux enfants, à leurs parents et aux enseignants. »

  3. Son expérience sud-africaine

    « Ayant grandi dans une société très divisée, j'ai été à même de constater que les partis pris, les préjugés et les croyances que nous avons dès notre très jeune âge façonnent notre avenir, dit-il. Mon expérience m'a donné le goût de créer un programme sur la diversité et l'inclusion. Je suis convaincu que l'une des clés pour résoudre bon nombre de nos enjeux sociaux commence par l'éducation, et plus elle se fait tôt, mieux c'est. »

    La joyeuse bande animée des Orgamites, sortie tout droit de son imagination, incarne parfaitement l'idée que c'est ce qui est à l'intérieur qui compte. Elle aide adultes et enfants à parler des organes et du don d'organes d'une manière très humaine.

    « Dans un monde devenu obsédé par les apparences et les possessions, qui de mieux pour parler aux enfants de leur santé, de leur bien-être et de bienveillance que des organes que nous avons tous en nous? »

    Cependant, lorsqu'il a présenté l'idée à sa famille et à ses amis, les opinions n'étaient pas toutes favorables. « Le concept d'organes qui parlent suscitait un certain dégoût, mais moi, j'avais en tête des personnages amusants et attachants. »

Les super organes

Roydon a eu l'idée révolutionnaire de faciliter les conversations sur le don d'organes par l'intermédiaire de « super organes » (Mighty Organs).

« Un jour, j'étais en vacances et je lisais toutes sortes de choses sur les organes dans des revues médicales, raconte-t-il, et j'ai découvert la catégorie des organes vitaux. Je me suis demandé si quelqu'un savait quels étaient les organes les plus souvent donnés et transplantés. »

Lorsque vous lancez une discussion sur le don d'organes en demandant quels sont les organes les plus souvent donnés et transplantés, cela devient intéressant, autant pour les discussions à l'école qu'à la maison.

Et c'est ainsi que sont nés les Orgamites.

Image des neuf personnages animés des Orgamites et de leur slogan C’est ce qui est à l’intérieur qui compte
Les Orgamites sont des personnages animés qui aident les enfants à comprendre le rôle de leurs organes et l'importance du don d'organes.

Les trois piliers de l'éducation et de la discussion

Le programme des Orgamites repose sur trois piliers : le don d'organes, la santé et la bienveillance. Trois séries de ressources ont été conçues pour alimenter la discussion dans chacun de ces trois domaines :

  • La boîte à outils Les super organes, conçue pour susciter des discussions sur les organes les plus demandés pour la transplantation.
  • La boîte à outils Les Orgamites et la santé, qui enseigne aux enfants que la santé de leurs organes affecte leur santé globale et les sensibilise aux concepts de don d'organes et d'entraide. Comme le dit Roydon, « il est important que les enfants comprennent mieux de quelle façon le brocoli aide leur moteur à mieux fonctionner. J'espère que les parents utiliseront cet outil pour donner à leurs enfants les moyens d'agir et de prendre soin de leur propre santé ».
  • La boîte à outils Les Orgamites et la bienveillance* a été créée pour inciter les enfants à prendre soin les uns des autres et de l'environnement. Elle repose sur la conviction que pour enseigner aux enfants des comportements altruistes, dont le don d'organes, il faut commencer par leur parler de gentillesse et de bienveillance.

*en cours de traduction

La connexion canadienne

Orgamities wearing green hockey jerseys with a puck and hockey sticks
Les Orgamites en uniforme de hockey pour la Journée du chandail vert.

Les Orgamites sont de grands amis de la famille de Logan Boulet.

Logan Boulet est ce jeune homme qui est décédé des blessures subies lors de l'accident d'autobus des Broncos de Humboldt. Quelques semaines seulement avant son décès, il s'était inscrit au registre de consentement au don d'organes et en avait informé sa famille. Au courant de ses volontés, son père, Toby, et sa mère, Bernadine, savaient qu'ils prenaient la bonne décision lorsqu'ils ont consenti au prélèvement des organes de Logan pour la transplantation et la recherche. Six des organes de Logan ont été donnés à des patients et d'autres ont été conservés aux fins de recherche, tout cela grâce à l'altruisme du jeune homme et au respect de ses volontés par sa famille.

L'« effet Logan Boulet » a incité des centaines de milliers de Canadiens à officialiser leur consentement au don d'organes. Depuis le décès de son fils, Bernadine, enseignante de deuxième année à Lethbridge, en Alberta, encourage les éducateurs à parler aux enfants du don d'organes et de tissus. En fait, c'est elle qui a découvert le programme des Orgamites en cherchant des ressources pour sa propre classe, en 2019. Elle a porté sa découverte à l'attention de la Société canadienne du sang, ce qui a ouvert la voie à l'adaptation du programme pour le Canada.

« Je voulais partager l'histoire de mon fils avec mes élèves pour les encourager à parler du consentement au don d'organes avec leur famille, alors j'ai cherché du matériel éducatif de niveau élémentaire, mais je ne trouvais rien sur le don d'organes. Jusqu'à ce que je tombe sur les Orgamites », explique-t-elle.

« Il est important d'enseigner la citoyenneté et l'altruisme aux enfants. Le don d'organes n'est pas qu'associé à la mort, il fait partie d'un traitement médical. Nous devons l'aborder de la même manière que le don de sang, comme quelque chose que l'on peut faire pour aider les autres. »

La passion et les efforts de Bernadine cadraient parfaitement avec un projet déjà en cours à la Société canadienne du sang.

« Nous cherchions des ressources de qualité que nous pourrions proposer aux éducateurs pour aborder le don d'organes en classe », fait savoir Jenny Ryan, responsable des projets d'éducation et de sensibilisation au don d'organes et de tissus à la Société canadienne du sang. « Nous avons accueilli cette découverte avec joie et n'avons pas tardé à nous associer à Roydon et aux Orgamites. Grâce à Bernie, nous avons compris la nécessité de ces ressources et sommes très heureux de nous être associés à All Good Co. pour développer des outils aussi originaux et inspirants pour les enseignants et les élèves canadiens. »

Les Orgamites ont fait leurs débuts au Canada à l'automne 2021. Depuis, ils se font tranquillement une place dans les salles de classe du pays. Si vous souhaitez en savoir plus sur les boîtes à outils pour enseignants ou sur les ressources offertes pour alimenter vos propres conversations avec les jeunes, visitez notre portail éducatif. Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter le site Web canadien des Orgamites, suivre les Orgamites sur Instagram et Facebook, ou écrire à otdt@blood.ca.

Heart of Hope: un film familial qui touche le cœur

Le personnage animé Cœur pose aux côtés de l’affiche du film Heart of hope

Ce n'est pas tous les jours qu'un film familial s'attaque à la grave pénurie d'organes tout en célébrant les merveilles de la transplantation. C'est ce que réussit Heart of Hope, film réalisé par Roydon Turner et dans lequel les Orgamites font un caméo.

Heart of Hope sera disponible gratuitement en ligne du 24 avril (première journée de la Semaine nationale de sensibilisation au don d'organes et de tissus) au 24 mai.

À propos de la Semaine nationale de sensibilisation au don d'organes et de tissus : Cette année marque le 25e anniversaire de la Semaine nationale de sensibilisation au don d'organes et de tissus. Lorsque la Semaine a été adoptée officiellement, il a été décidé qu'elle aurait lieu la dernière semaine complète d'avril afin de commémorer le décès du petit Stuart Herriott, dont le don d'organes a sauvé quatre vies. Dédiée aux donneurs d'organes et à leurs proches — qui, ensemble, ont pris la décision de sauver des vies —, cette semaine se veut une occasion de sensibiliser la population à l'impact du don d'organes et de tissus. Dans chaque région du pays, des gens et des organismes, dont la Société canadienne du sang, s'efforcent de bien informer les Canadiens et leur famille afin de les aider à prendre des décisions éclairées.

De nouveaux sommets pour l'éducation au don d'organes et de tissus

Don d'organes de son vivant : trois façons d'en savoir plus

Un donneur d'organes peut sauver jusqu'à huit vies, et un don de tissus a le potentiel d'améliorer la vie de 75 personnes. En ce moment même, plus de 4 000 Canadiens attendent la greffe qui pourrait leur sauver la vie. Inscrivez-vous au registre de consentement au don d'organes et de tissus de votre province ou territoire et informez votre famille de votre décision; c'est important. Vous êtes à la recherche de ressources pour renseigner les autres? Consultez le portail éducatif Organes et tissus pour la vie.

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