Le témoignage d’une greffée de cellules souches inspire le désir de sauver des vies

Inspiré par le récit de Mackenzie Curran, un étudiant de Queen’s fait un don de cellules souches

Inspiration
16 septembre 2020
Image of Mackenzie Curran sitting on her bed in her bedroom

Quelques années après avoir reçu la greffe de cellules souches qui lui a sauvé la vie, Mackenzie Curran a inspiré à un camarade de classe l’envie de devenir donneur.

Mackenzie avait seize ans lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait d’un syndrome myélodysplasique et que la maladie progressait rapidement vers une forme agressive de leucémie. Pour la jeune joueuse de basketball, une seule option pouvait mener à la guérison : la greffe de cellules souches. Heureusement, il y avait une personne compatible dans les registres de donneurs et Mackenzie, qui est originaire de Kingston, a pu recevoir sa greffe à l’Hôpital pour enfants malades (SickKids) de Toronto.

Après avoir récupéré, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 22 ans, a commencé à livrer des témoignages dans l’espoir d’aider les autres. Allison Ball, une ingénieure dont le mari a aussi eu besoin d’une greffe de cellules souches, l’a invitée à parler de son expérience lors d’une activité de sensibilisation. C’est ainsi que Mackenzie a raconté son histoire aux étudiants inscrits au programme de première année en génie de l’Université Queen’s. Elle a, bien sûr, profité de l’occasion pour encourager son auditoire à s’inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.

Suis-je admissible au don de cellules souches?

« À peine 25 % des Canadiens trouvent un donneur compatible dans leur famille, précise Mackenzie. Nous avions besoin de la Société canadienne du sang pour nous aider à trouver le donneur qui pourrait me sauver la vie. »

La faculté de génie de Queen’s a intégré l’activité de sensibilisation à la semaine d’orientation des nouveaux étudiants, et à ce jour, l’initiative a motivé plus d’un millier de futurs ingénieurs à s’inscrire au registre de donneurs. Robbie Faraday est l’un d’eux. Le jeune homme s’est inscrit en 2016, après avoir entendu le témoignage de Mackenzie. À l’époque, les deux étaient inscrits à un programme de première année : Mackenzie en soins infirmiers, et Robbie, en génie.

Image of Robbie Faraday


Robbie Faraday s’est inscrit au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang après avoir entendu le témoignage d’une receveuse, Mackenzie Curran.

« Son discours était intéressant et a touché une corde sensible, avoue Robbie. Je connais des gens qui ont été frappés par le cancer, dont des membres de ma famille, mais c’était la première fois que j’entendais quelqu’un de mon âge en parler. »

La nécessité de diversifier la composition ethnique du registre l’a également interpellé, lui-même étant d’origine mixte : son père, natif de Terre-Neuve, est Blanc, tandis que sa mère est de descendance philippine et arménienne. Il n’en fallait pas plus pour le décider à entreprendre la démarche d’inscription.

« Tu prends des Q-tips et tu te frottes l’intérieur des joues, puis tu postes tes Q-tips. C’est tout », résume Robbie.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’année suivante, pendant qu’il était en classe, son cellulaire a sonné : c’était la Société canadienne du sang, qui lui apprenait qu’il était compatible avec une personne.

« Je n’en revenais pas!, lance Robbie. Honnêtement, j’avais complètement oublié que je m’étais inscrit comme donneur. »


C’est un discours de Mackenzie Curran (à gauche), greffée de cellules souches, qui a amené Robbie Faraday (à droite) à devenir donneur. Les deux ont livré un témoignage lors d’un événement organisé par Allison Ball (au centre).

La réalité s’est imposée lorsqu’il a passé des tests pour confirmer sa compatibilité avec le patient et qu’une date a été fixée. Le prélèvement aurait lieu en mars 2018 à Toronto, sa ville natale.

« Mes professeurs ont tous été très compréhensifs, souligne Robbie. Certains m’ont dispensé de travaux à remettre et d’autres m’ont donné un délai plus long. »

Bien que l’intervention n’ait pas été aussi élémentaire qu’un petit frottis à l’intérieur des joues, Robbie a trouvé la procédure simple et l’expérience positive. Pour commencer, quelques jours avant le don, il a reçu des injections pour stimuler la production de cellules souches dans la moelle osseuse et accélérer leur libération dans la circulation sanguine. Puis, le jour du prélèvement, il s’est rendu à l’hôpital, où on l’a installé confortablement dans un fauteuil pour le connecter à une machine. Une aiguille prélevait le sang d’un bras, en extrayait les cellules souches et retournait le reste des cellules sanguines dans son organisme par une aiguille fixée à son autre bras. Cette procédure est la même que celle utilisée pour le don de plasma ou de plaquettes.

« Je suis resté assis là pendant huit heures à regarder des films de Scorsese sur Netflix, raconte Robbie. J’ai trouvé l’expérience au grand complet vraiment positive, et je dois dire que c’est entièrement grâce aux gens qui ont fait partie du processus. Tout le monde m’était reconnaissant de ce que je faisais et était incroyablement gentil. »

Comment se passe un don de cellules souches?

Image of Mackenzie Curran in front of her computer


Mackenzie partage son expérience en tant que greffée de cellules souches dans l’espoir d’amener des donneurs potentiels à s’inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.

Une expérience remplie d’émotions

Mackenzie a vécu toutes sortes d’émotions pendant son parcours. Jamais elle n’oubliera les cris de joie qui ont empli le gym de son école le jour où le directeur a annoncé, pendant la mi-temps d’un match de basketball auquel elle participait – qu’on lui avait trouvé un donneur compatible. Le moment où Robbie lui a appris que c’est grâce à elle s’il avait fait un don de cellules souches restera aussi gravé dans sa mémoire.

« Je pleurais dans mon auto quand j’ai lu le message, se rappelle-t-elle. Tu travailles fort pour montrer aux gens l’impact qu’ils pourraient avoir sur la vie d’une personne, puis tu apprends que quelqu’un s’est inscrit parce qu’il t’a entendu parler et qu’il a possiblement sauvé une vie. C’est un sentiment incroyable! »

Pendant ses deux dernières années à Queen’s, Robbie a participé à titre de conférencier à l’événement annuel organisé pour les nouveaux étudiants. Tout comme Mackenzie, il fait partie des diplômés de 2020 et a quitté l’université, mais lui aussi continue de participer à l’événement, bien que d’une autre manière. À la rentrée de cette année, l’événement s’est tenu virtuellement à cause de la pandémie de COVID-19 et l’histoire de Mackenzie et de Robbie a été présentée sur vidéo. L’instigatrice de l’événement, Allison Ball, prévoit d’ailleurs réutiliser la vidéo dans les années à venir.

« J’étais à leur place il n’y a pas si longtemps, écoutant le même témoignage, observe Robbie. Et grâce à ça, j’ai eu la chance de sauver une vie. Et vous pouvez le faire aussi. Pas besoin d’être spécial. N’importe qui peut avoir un impact majeur sur la vie d’une personne simplement en s’inscrivant et en faisant un don. »

La greffe de cellules souches constitue un traitement potentiellement vital pour plus de 80 maladies, dont le syndrome myélodysplasique, la leucémie et d’autres cancers du sang. Les personnes de 17 à 35 ans peuvent s’inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang en demandant une tousse d’inscription en ligne.

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