Il est né en bonne santé, mais sa mère doit sa survie à des transfusions sanguines

Jakobe Greenidge est né « dodu et en pleurs » avant que sa mère souffre d’une dangereuse inversion utérine et perde du sang 

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12 mars 2021
Laine Greenidge holds her smiling toddler in the nursery of their home.

Une mère de Guelph, en Ontario, est encore pleine de reconnaissance à l’égard des donneurs de sang qui lui ont sauvé la vie au tout début du confinement.

Laine Greenidge (33 ans) arrivait au terme de sa deuxième grossesse lorsque la pandémie a bouleversé la vie de toutes les familles du pays. Au lieu de se déplacer jusqu’au centre-ville de Toronto (un trajet d’une heure et demie à l’aller et au retour), son mari, Jerald Greenidge (34 ans) a commencé à travailler de la maison. La prématernelle étant fermée, leur fille de trois ans, Jaida, s’est elle aussi retrouvée à la maison à plein temps.

Laine and Jerald Greenidge with their children Jakobe and Jaida smiling outdoors.

Laine et Jerald Greenidge avec leurs enfants Jaida (à droite) et Jakobe (au centre). Après la naissance de Jakobe en avril 2020, Laine a eu besoin de nombreuses transfusions sanguines en raison d’une complication rare de l’accouchement.

Fin avril, à l’approche de la date prévue de l’accouchement, le couple a également dû prendre des décisions difficiles. Laine avait prévu d’accoucher à l’hôpital, mais une éclosion de COVID-19 à l’hôpital général de Guelph début avril a incité le couple à essayer la naissance à domicile.

Cela n’inquiétait pas Laine, puisque la naissance de sa fille s’était déroulée sans problème et que cette grossesse n’était pas considérée comme à risque. Lorsque le travail a commencé vers 7 h le 29 avril, quatre jours après la date prévue, la famille était bien préparée. Les parents de Laine sont venus chercher Jaida, et deux sages-femmes sont arrivées pour accompagner Laine pendant l’accouchement.

À peine sept heures plus tard, le couple accueillait son fils, Jakobe Rowan Greenidge. Pesant plus de quatre kilos, il est né « dodu et en pleurs ».

« L’accouchement s’est très bien déroulé. Il est sorti sans problème », se souvient Laine. Les sages-femmes ont immédiatement placé le bébé dans ses bras.

« C’était un moment très joyeux, vraiment, raconte Jerald. Laine souriait, elle regardait Jakobe, et tout allait bien. »

Mais quelques minutes plus tard, la tranquillité a été interrompue au moment où Laine a expulsé le placenta ― l’organe qui se développe dans l’utérus de la mère pendant la grossesse pour nourrir le bébé et éliminer les déchets de son sang. Habituellement indolore, cette étape de l’accouchement s’est transformée en urgence médicale.

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« Je pensais sincèrement qu’on allait la perdre »

Laine a souffert d’une inversion utérine. Rare, mais dangereuse, cette complication se produit lorsque le placenta ne parvient pas à se détacher de l’utérus et le tire à sa sortie. Cela semble très douloureux, mais en réalité, c’est en voyant l’expression sur les visages des sages-femmes que Laine a compris que quelque chose n’allait pas.

« Elles portaient des masques, alors je ne pouvais voir que leurs yeux, mais j’ai décelé leur panique. Elles n’en croyaient pas leurs yeux. »

Les sages-femmes sont immédiatement passées à l’action en appelant le 911 et l’hôpital pour préparer l’arrivée de Laine. Les ambulanciers sont arrivés très vite, mais elle perdait beaucoup de sang. Avant d’avoir pu descendre les escaliers, elle s’est évanouie.

« Le moment le plus effrayant a sans doute été quand je les ai vus la descendre, inanimée, dans les escaliers. Je pensais sincèrement qu’on allait la perdre », raconte Jerald.

Laine se rappelle avoir repris connaissance dans l’allée, puis avoir eu très mal dans l’ambulance. À son arrivée à l’hôpital, on l’a transportée directement jusqu’à la salle d’opération. L’obstétricienne qui l’a accompagnée lui a demandé la permission de faire une hystérectomie au besoin.

Quelques heures plus tard, elle s’est réveillée aux soins intensifs, ne sachant pas si elle avait perdu son utérus (heureusement, ce n’était pas le cas), et inquiète de contracter la COVID-19.

« Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. »

Newborn Jakobe Greenidge sleeps in hospital swaddled in a blanket.

Jakobe Greenidge dort à l’hôpital peu de temps après sa naissance. Jakobe est né à la maison, mais il a passé ses premiers jours à l’hôpital pendant que sa mère se remettait d’une complication de l’accouchement potentiellement mortelle.

« J’avais en fait perdu presque tout mon sang. »

Aujourd’hui, onze mois plus tard, Laine et sa famille se réjouissent de l’heureuse issue de cette mésaventure, rendue en grande partie possible grâce aux donneurs de sang.

Après avoir passé près de vingt heures aux soins intensifs, Laine a retrouvé son mari et son fils à la maternité. En raison de la COVID-19, Jerald et Jakobe ne pouvaient pas quitter l’hôpital et y revenir, alors ils sont restés ensemble quelques jours, le temps que Laine se rétablisse.

Elle savait qu’elle avait frôlé la mort, mais elle ne s’en est vraiment rendu compte qu’à la consultation de suivi avec l’obstétricienne, six semaines plus tard.

« Je pensais que j’avais reçu quelques transfusions sanguines, mais elle m’a appris que j’avais en fait perdu presque tout mon sang. »

Aujourd’hui encore, ses yeux se remplissent de larmes à la pensée des donneurs de sang.

« Je n’aurais certainement pas survécu [sans eux]. »

« Si je pouvais rencontrer ces donneurs aujourd’hui, je les remercierais du fond du cœur, explique Jerald. Ils ont sauvé ma femme. Je ne pourrais pas être plus reconnaissant. »

Comment puis-je donner du sang?

Puis-je donner?

Jaida et Jakobe Greenidge, emmitouflés dans des habits de neige sur une luge.

Jaida Greenidge (quatre ans) avec son petit frère Jakobe durant l’hiver 2021. Jakobe est né au début de la pandémie de COVID-19 et sa mère a eu besoin de transfusions sanguines pour survivre à une complication potentiellement mortelle de l’accouchement.

Rendre la pareille

Il est tout à fait possible que les donneurs qui ont sauvé Laine soient ceux qui ont répondu à l’appel du premier ministre Justin Trudeau au début de la pandémie. Le 19 mars 2020, alors qu’un grand nombre de rendez-vous étaient annulés, il a invité les Canadiens à continuer à donner du sang pendant la pandémie. S’il a fait planter temporairement le système de la Société canadienne du sang, l’afflux de réservation qui s’en est suivi a aussi permis de garantir un approvisionnement constant en produits sanguins à une période inquiétante pour les patients.

Motivée par sa gratitude, Laine a décidé de raconter l’expérience de sa famille sur la page « mystory » de la Société canadienne du sang. Même si elle ne peut pas remercier personnellement les donneurs qui lui ont sauvé la vie, elle veut faire comprendre à tous les donneurs l’importance de leur geste. Et maintenant qu’elle est complètement rétablie, elle prévoit donner à son tour.

« Mon objectif, c’est de redonner au moins les cinq unités que j’ai reçues, puis de continuer à donner régulièrement, c’est certain. »

Un adolescent exprime sa reconnaissance en faisant son premier don de sang

Avant de recevoir du sang, Laine avait déjà fait quelques dons, car elle savait que son sang du groupe O négatif pouvait aider tous les patients en cas d’urgence. Quant à Jerald, il prévoit donner du sang pour la toute première fois. Voir sa femme frôler la mort l’a motivé à surmonter sa peur des aiguilles.

« C’est triste à dire, mais avant de le vivre moi-même, je ne m’étais pas rendu compte de l’importance des dons de sang dans notre société. »

Les transfusions sanguines aident les patientes souffrant d’une inversion utérine ou de tout autre problème ou maladie causant une perte de sang. Pour prendre un rendez-vous, allez à sang.ca/donner ou téléchargez l’application DonDeSang.

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