« Amélie serait morte sans les donneurs de sang »

15 février 2023
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Petite fille d’âge préscolaire en veste en jean, assise en intérieur, regard hors champ et souriante

Leslie Bangamba s’est replongée dans les pires affres de sa vie pour une vidéo édifiante qui rend hommage aux héros de la santé 

Le cauchemar de Leslie Bangamba a commencé par un événement dont elle n’a même pas été témoin. Sa fille de 18 mois, Amélie, a avalé une pile au lithium, une de ces petites piles boutons qu’on trouve dans de nombreux jouets et appareils électroniques. 

La pile est venue se loger dans les voies respiratoires supérieures d’Amélie. On ne sait pas exactement combien de temps elle est restée là, car Amélie ne semblait pas incommodée. Mais le matin du 9 avril 2020, alors que sa mère s’affairait à remplir le lave-vaisselle, Amélie s’est effondrée par terre, où elle était en train de jouer. 

« Au début, j’ai pensé que c’était une plaisanterie », se souvient Leslie. « Mais son corps était aussi raide qu’une planche, ses yeux se révulsaient, du sang coulait abondamment de son nez. » 


POUVEZ-VOUS DONNER DU SANG? Renseignez-vous maintenant


L’enregistrement de son appel en panique au 911 est l’un des nombreux souvenirs très douloureux dans lesquels se replonge Leslie à l’occasion de son nouveau documentaire intitulé Amélie’s Second Chance. C’est avec le soutien et le financement de l’initiative Telus STORYHIVE qu’elle a pu produire cette vidéo, conjointement avec le Black Screen Office, dans le cadre de l’édition STORYHIVE 2021 consacrée aux créateurs noirs. 

Heureusement, cette histoire se termine bien. Elle vient par ailleurs célébrer des équipes médicales de deux villes différentes ainsi que les nombreux donneurs de sang et leurs efforts héroïques. 

« Il lui manquait plus de la moitié du volume de sang qu’elle aurait dû avoir » 

Amélie a d’abord été emmenée en ambulance à un hôpital de Red Deer, en Alberta, où elle a vomi énormément de sang. Une radio a alors révélé l’objet qui s’était logé dans son corps.  

Kelly Holt, l’infirmière qui était de service ce jour-là, se rappelle que Leslie s’efforçait désespérément de trouver quel pouvait bien être cet objet; les symptômes de sa fille la paniquaient totalement. 

« Vous m’avez regardée et vous m’avez dit : “Je voudrais juste voir ma fille en train de danser dans la cuisine” », rappelle l’infirmière à Leslie dans l’un des nombreux échanges poignants du documentaire. 


VOTRE DON DE SANG POURRAIT SAUVER UNE VIE

Donnez du sang maintenant


Amélie a été transportée en urgence vers l’hôpital pour enfants d’Edmonton dans une ambulance spécialement équipée.  

« Il lui manquait plus de la moitié du volume de sang qu’elle aurait dû avoir », explique le Dr Charles Larson, le cardiologue pédiatrique des soins intensifs qui était à ses côtés dans l’ambulance. « J’ai demandé à l’équipe de prendre du sang avec nous. » 

Leslie et son époux Astrel ont fait ce trajet de 155 km séparément, en voiture.  

« Je me souviens m’être dit que c’était peut-être la dernière fois qu’on la voyait vivante », se rappelle Leslie. 

Petite fille d’âge préscolaire en camisole rose, les mains sur les hanches, près de la main tendue d’une femme
Amélie Adolphe, à droite, a dû subir une lourde opération chirurgicale, recevoir de nombreuses transfusions de sang et passer plusieurs semaines en réadaptation après avoir avalé une pile en avril 2020, alors qu’elle était encore toute petite. (Capture d’image du documentaire Amélie’s Second Chance

Les donneurs de sang aident à sauver de la mort une petite fille  

Le sang transporté n’a pas été nécessaire pendant le trajet en ambulance. C’est lors du transfert d’Amélie à l’unité de soins intensifs que le sang a commencé à jaillir de sa bouche et de son nez.  

Le Dr Larson se souvient avoir alors pensé que les tissus avaient dû être endommagés et qu’un chemin s’était ouvert entre son tube digestif et son aorte, un vaisseau sanguin important. Il ne restait que quatre tasses de sang dans ce petit corps de 20 livres; il savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre.  

« Avec son cœur qui pompait toujours, ce grand trou risquait de lui faire perdre tout le sang qu’il lui restait en moins d’une minute », explique-t-il dans le documentaire.  

Couple assis sur un sofa lors d’une entrevue dans un documentaire
Leslie Bangamba, à droite, et son époux Astrel Adolphe, à gauche, racontent le combat de leur fille Amélie pour rester en vie, dans un documentaire produit par Leslie et intitulé Amélie’s Second Chance. (Capture d’image du documentaire Amélie’s Second Chance

L’équipe médicale a commencé à transfuser le sang transporté par l’ambulance aussi rapidement que possible et en a demandé davantage.  

À grand-peine, ils ont réussi à stabiliser Amélie pour pouvoir l’opérer, enlever la pile et réparer les dommages. Ils ont découvert que son tube digestif, sa trachée et deux vaisseaux sanguins importants avaient été déchirés. 

Lors de la chirurgie, ils ont fait baisser la température corporelle d’Amélie et ont intentionnellement drainé son sang pour que les chirurgiens puissent correctement voir les tissus endommagés et les recoudre. Après l’opération, ils ont dû remplacer toutes ses réserves de sang par des transfusions de donneurs.   

« Même avec tout le savoir-faire des médecins, Amélie serait morte sans les donneurs de sang. »

Amélie est restée dans un état critique longtemps après l’intervention. Pendant les premiers jours, on lui a administré une oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO). Une machine cœur-poumon pompait son sang, enlevant le dioxyde de carbone et le remplissant d’oxygène avant de le retourner à son corps.  

En raison de la pandémie, seul un parent pouvait rester aux côtés d’Amélie durant son séjour aux soins intensifs. Son père, Astrel, se souvient que son cœur battait la chamade chaque fois que Leslie l’appelait pour lui donner des nouvelles. 

Petite fille d’âge préscolaire, sourire aux lèvres, les bras tendus
Amélie Adolphe est presque morte après avoir avalé une pile qui a provoqué de lourds dommages internes. Sa survie, elle la doit aux experts médicaux ainsi qu’aux dons de sang de donneurs. (Capture d’image du documentaire Amélie’s Second Chance

Une famille reconnaissante « changée à jamais »  

Il a encore fallu près de cinq longues semaines de rétablissement et de réadaptation intense avant qu’Amélie puisse retourner chez elle à Red Deer. Aujourd’hui, même si elle a encore besoin de certains soins médicaux, elle rayonne de joie de vivre. 

« En tant que père, je suis vraiment très reconnaissant, c’est pour moi une telle joie qu’elle s’en soit sortie. Elle est là, elle grandit, elle joue avec ses frères », s’émeut Astrel. « C’est un véritable plaisir d’être aux côtés d’Amélie. » 

Une maman, une petite fille d’âge préscolaire et deux garçons d’âge scolaire devant un foyer et du bois de chauffage
Amélie Adolphe, à gauche, de retour chez elle avec ses parents et ses frères. Elle a survécu de justesse après avoir avalé une pile au printemps 2020. (Mecoh Bain Photography) 

La réalisation de ce documentaire a fait remonter de nombreuses émotions toutes plus intenses les unes que les autres. Lors d’un appel vidéo avec le Dr Larson, Leslie a été émue aux larmes en découvrant dans les moindres détails tous les efforts déployés pour sauver la vie de sa fille.  

Elle se dit « changée à jamais » par cet événement. Aujourd’hui, elle chérit plus que jamais le temps passé avec les siens; elle est également devenue une ardente défenseure de la sécurité des enfants et du don de sang.  

Une maman devant une petite fille d’âge préscolaire, la main sur la hanche
Amélie Adolphe et sa mère Leslie Bangamba. 

« Même avec tout le savoir-faire des médecins, Amélie serait morte sans les donneurs de sang », déclare-t-elle. 

Au lieu de cela, cette joyeuse petite fille peut de nouveau danser dans la cuisine, et bien plus encore. Elle est la preuve vivante que le rôle des donneurs est plus qu’important; il est vital

 

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