La transplantation d’organes de plus en plus accessible au Canada


Un rapport d’étape montre que dix ans de collaboration nationale
ont contribué à sauver plus de vies


(Ottawa) – Avec la collaboration de ses partenaires du Réseau canadien pour le don et la transplantation, la Société canadienne du sang a publié un rapport présentant les données de toute une décennie sur le rendement du système national de don et de transplantation d’organes. Le Rapport d’étape sur le système canadien de don et de greffe d’organes 2006-2015 contient les statistiques les plus récentes sur le don après décès, le don vivant et la transplantation au Canada. Préparé avec des partenaires nationaux, provinciaux et territoriaux, ce rapport examine les taux de don et de transplantation, l’accès à la transplantation dans l’ensemble du pays et les avantages de la transplantation pour les patients et les systèmes de santé.

« Les avantages de la collaboration commencent à se faire sentir dans les programmes et les services pour les patients, mais il y a encore des disparités régionales quant à l’accès aux organes », souligne le Dr Graham D. Sher, chef de la direction de la Société canadienne du sang. « En mettant en place les principaux facteurs qui peuvent amener notre rendement à un niveau supérieur, nous pourrons établir un système de don et de transplantation d’organes de classe mondiale, un système qui offrira aux personnes malades un accès égal à la transplantation, quel que soit la province ou le territoire où elles vivent. »

Le rapport révèle que le Canada se rapproche des objectifs fixés pour le système de don et de transplantation, et ses données suggèrent qu’il y a au Canada une dynamique favorable pour faire avancer le don et la transplantation.

Bien que le nombre de transplantations ait augmenté de 23 % entre 2006 et 2015, le Canada affiche toujours une pénurie d’organes; 4 600 patients attendent encore une transplantation.

« Pour de nombreux patients, la transplantation donne de bien meilleurs résultats que des traitements comme la dialyse, par exemple », souligne le Dr Peter Nickerson, conseiller médical de la Société canadienne du sang, vice doyen à la recherche, distingué professeur et titulaire de la chaire de recherche de la famille Flynn sur la transplantation rénale à la Faculté des sciences de la santé de l’Université du Manitoba. « Ainsi, une transplantation de rein peut doubler l’espérance de vie d’un patient souffrant d’une maladie rénale terminale et améliorer sa qualité de vie. »

Non seulement la transplantation est plus bénéfique pour les patients, elle est aussi économiquement plus avantageuse pour les systèmes de santé.

Les organes peuvent provenir de personnes décédées et de personnes vivantes. Selon le rapport, les dons d’organes après décès sont à leur plus haut niveau, et ce sont la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse qui affichent les meilleurs taux.

« Comme les provinces les plus peuplées sont aussi celles où l’on trouve certains des programmes de don après décès les plus performants, la majorité des Canadiens ont beaucoup plus de chances de bénéficier d’une transplantation », explique le Dr Sam Shemie, de la division des soins intensifs de l’Hôpital de Montréal pour enfants (Centre universitaire de santé McGill), professeur de pédiatrie à l’Université McGill et conseiller médical de la Société canadienne du sang. « Si le taux de don augmente au Canada, c’est en partie en raison de la hausse des dons après un décès d’origine cardiocirculatoire et aux programmes qu’ont instaurés de nombreuses provinces pour ce type de don. »

Points saillants du rapport
 

  • Depuis 2006, le taux national de don de donneurs décédés a augmenté de 29 %, passant de 14,1 à 18,2 donneurs par million d’habitants en 2015.
    • Le taux de 2015 est le meilleur taux enregistré par le Canada jusqu’à maintenant.
    • Quatre provinces ont pris les devants (Colombie-Britannique, Ontario, Québec et Nouvelle-Écosse). Le nombre de donneurs décédés a augmenté de 42 %, passant de 460 en 2006 à 651 en 2015.
  • Le taux national de transplantation (organes de donneurs décédés et de donneurs vivants) est passé de 63,7 à 71,4 transplantations par million d’habitants.
    • Le nombre de transplantations a augmenté de 23 %, passant de 2 074 à 2 559.
    • Plus de 4 600 patients attendent encore une greffe.
  • La transplantation constitue le meilleur traitement pour les patients atteints d’une maladie rénale terminale et la seule avenue possible pour les patients souffrant d’une maladie terminale du foie, du cœur ou des poumons.
    • Comparativement à la dialyse, la transplantation rénale peut doubler l’espérance de vie des patients, et même plus.
  • Une transplantation par l’entremise du programme national de don croisé de rein est également le traitement le plus économique pour les patients atteints d’une maladie rénale terminale.
    • Dès la deuxième année suivant la transplantation, les systèmes de santé du Canada économisent entre 33 000 $ et 84 000 $ par patient transplanté, par année de dialyse.
  • Il y a certains facteurs qui contribuent à améliorer les taux de don après décès :
    • la référence obligatoire pour ne manquer aucune occasion de transplantation;
    • la présence, en milieu hospitalier, de spécialistes du don;
      des programmes optimisés axés sur le don après décès;
    • des pratiques optimales appliquées de façon systématique.
  • Les provinces canadiennes se situent à différentes étapes de ce parcours, ce qui explique les écarts entre leurs taux de don après décès.


Un travail de collaboration

Le présent rapport a été produit en collaboration avec des partenaires nationaux, provinciaux et territoriaux, dont des services de soins intensifs, des programmes de don d’organes, des programmes de greffe, des organismes caritatifs œuvrant en santé et des organisations nationales comme l’Institut canadien d’information sur la santé, la Société canadienne de transplantation, les Instituts de recherche en santé du Canada et d’autres partenaires centrés sur la recherche, comme le Programme national de recherche en transplantation du Canada. Tous ces partenaires forment un groupe de haut rang qui favorise la collaboration pour améliorer le don et la greffe au Canada. Connus collectivement comme le Réseau canadien pour le don et la transplantation, les membres exercent leur leadership dans une vision d’amélioration. C’est par l’entremise du Comité consultatif d’experts sur le don et la transplantation d’organes qu’ils ont produit ce premier rapport d’étape national.

Les chercheurs jouent un rôle prépondérant dans l’élaboration et l’avancement de pratiques de transplantation optimales. De fait, la recherche est fondamentale pour innover et améliorer le système de don et de greffe. Grâce aux travaux de ses chercheurs et des institutions qui apportent leur contribution à l’échelle nationale et internationale, le Canada se distingue depuis longtemps par sa recherche de calibre mondial.

Le réseau canadien pour le don et la transplantation tient à remercier les donneurs et les familles qui ont fait don du cadeau le plus précieux. Les collaborateurs du rapport souhaitent également rendre hommage aux milliers de patients en attente d’une transplantation et à ceux qui sont décédés pendant l’attente.

Dans le cadre de son mandat, la Société canadienne du sang collabore avec les systèmes de santé pour rendre compte de la situation du pays en matière de don et de greffe d’organes. Elle gère également le Registre canadien de transplantation qui, grâce à ses programmes et services nationaux, permet de répertorier les organes et de les attribuer aux patients. De concert avec les provinces et les territoires, le milieu universitaire, les professionnels de la santé et les administrateurs de services de santé, la Société canadienne du sang travaille à bâtir un système intégré et bien organisé qui facilite l’inscription et l’attribution d’organes dans toutes les régions du pays. Elle joue aussi un rôle de premier plan grâce à des programmes nationaux visant la formation professionnelle, l’adoption de pratiques optimales, l’application de connaissances à la pratique clinique ainsi que la sensibilisation et l’information du public.

Consultez la version abrégée du rapport ici : Points saillants du Rapport d’étape sur le système canadien de don et de greffe d’organes 2006-2015 (PDF)

Consultez la version complète du rapport ici : Rapport d’étape sur le système canadien de don et de greffe d’organes 2006-2015 (PDF)

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