Le plasma et la chaîne d’approvisionnement en sang


Date de publication original : 27 octobre 2021. Mises à jour : 24 mai, 3 août et 7 septembre 2022.  

La Société canadienne du sang gère le système qui alimente en sang et en plasma l’ensemble des provinces et des territoires, sauf le Québec, qui a son propre système. Réglementée par Santé Canada, elle rend compte de ses activités aux ministres de la Santé des provinces et des territoires, qui sont aussi ses membres.  

Le système d’approvisionnement en sang de la Société canadienne du sang est un système sans but lucratif qui tire son origine des conclusions de la Commission d’enquête sur l’approvisionnement en sang au Canada (Commission Krever) et des principes ministériels connexes énoncés dans les documents constitutifs déposés en 1998.  

Au Canada, l’approvisionnement en sang et en plasma se fait par l’intermédiaire d’une chaîne logistique exploitée pour le compte des gouvernements provinciaux et territoriaux. Le fait qu’il n’y ait qu’une seule chaîne intégrée a bien servi le pays tout au long des vingt dernières années. La vaste étendue du territoire par rapport à la petite taille de la population plaide en faveur d’un système national unifié, lequel constitue un lien vital entre les donneurs et les receveurs à la grandeur du pays.  

Nous avons créé ce contenu pour vous aider à mieux comprendre certains aspects de nos activités liées au plasma et à la chaîne d’approvisionnement. 

1. Qu’est-ce que le plasma? À quoi sert-il? Pourquoi est-ce aussi essentiel?

Le plasma est la partie liquide du sang qui transporte les autres composants sanguins dans l’organisme. Riche en protéines, il participe au système immunitaire et à l’arrêt des hémorragies, ce qui explique l’importance des dons de plasma.  

Le plasma est utilisé pendant les opérations chirurgicales et dans le traitement de plusieurs affections : immunodéficiences, maladies rares du sang, cancers, tétanos, troubles du système nerveux, troubles de saignement, maladies rénales et hépatiques, brûlures graves, maladies Rh du nouveau-né et bien plus encore. 

Le plasma a deux grandes applications :  

Au Canada, comme ailleurs dans le monde, les protéines plasmatiques les plus utilisées sont les immunoglobulines. La Société canadienne du sang estime qu’environ la moitié des patients qui prennent des immunoglobulines au Canada en ont besoin pour vivre; aucun autre traitement n’existe pour leur maladie. 

2. Terminologie et concepts associés au sang, au plasma et au système d’approvisionnement canadien

Notre chaîne d’approvisionnement en sang et en plasma est un système intégré que nous exploitons au nom des provinces et des territoires. Elle assure un lien vital entre les donneurs et les receveurs à la grandeur du pays.  

Voici les termes et concepts qui permettent de mieux comprendre le système.  

  • Sang : Dans le contexte du système d’approvisionnement en sang, le mot « sang » est utilisé comme terme générique pour désigner le sang total et les produits sanguins, le plasma et les produits plasmatiques, ainsi que leurs produits artificiels et de substitution respectifs. Aux termes de sa fondation, en 1998, la Société canadienne du sang est « responsable d’un système national d’approvisionnement en sang qui permet un accès sûr, sans danger et à un coût raisonnable au sang, aux produits sanguins et à leurs produits de remplacement, et qui favorise une utilisation appropriée de ces produits ». Elle est également tenue de remplir toute autre fonction désignée par les gouvernements provinciaux et territoriaux. 
  • Sang total : Le sang total est la matière première que nous prélevons des donneurs que nous accueillons à nos divers centres de collecte du pays. Une fois le sang total recueilli, nous en séparons les différents composants dans nos propres établissements, puis nous distribuons les produits finaux aux hôpitaux.  
  • Produits sanguins labiles : Les produits sanguins labiles sont des composants que nous préparons à partir du sang total que nous recueillons. Utilisés principalement pour les transfusions dans les hôpitaux, ils comprennent les globules rouges, les plaquettes et le plasma. 
  • Plasma pour (la) transfusion : Le plasma pour transfusion peut être obtenu de deux manières : il peut être soit extrait du sang total (plasma récupéré), soit recueilli à l’aide d’un système d’aphérèse (plasma aphérèse). L’appareil d’aphérèse sépare le plasma du reste du sang et retourne les autres composants au donneur. Le processus forme une boucle fermée qui s’effectue pendant le don.  
  • Plasma pour (le) fractionnement : Le fractionnement est le processus utilisé pour fabriquer les protéines plasmatiques. Le plasma destiné au fractionnement est surtout recueilli par aphérèse, bien que du plasma récupéré du sang total puisse aussi être utilisé. En raison de la pénurie mondiale de plasma destiné au fractionnement, la Société canadienne du sang, à l’instar d’autres fournisseurs de sang dans le monde, augmente la quantité de plasma qu’elle collecte afin de continuer à répondre aux besoins en immunoglobulines et autres protéines plasmatiques. 
  • Termes connexes : Dans le contexte de la chaîne d’approvisionnement, le plasma et les autres composants sanguins sont souvent désignés par des termes techniques qui font référence au processus de collecte utilisé.  
    • Plasma récupéré : Plasma obtenu en séparant le plasma des autres composants du sang total. Le volume de plasma récupéré dépend de la quantité de sang total que nous recueillons.  
    • Plasma source : Plasma obtenu par aphérèse utilisé exclusivement pour la préparation de protéines plasmatiques par un procédé appelé « fractionnement ». 
    • Plasma-aphérèse : Plasma obtenu par aphérèse utilisé pour la transfusion ou le fractionnement. Une personne qui donne du plasma par aphérèse peut donner plus souvent qu’une autre qui donne du sang total, car l’organisme remplace le plasma plus rapidement que les autres composants cellulaires. 
    • Plaquettes-aphérèse : Plaquettes obtenues par aphérèse. Tout comme pour les dons de plasma-aphérèse, une personne peut donner plus souvent des plaquettes par aphérèse que du sang total.   
  • Protéines plasmatiques : Les protéines plasmatiques sont des médicaments fabriqués (ou fractionnés) à partir des protéines présentes dans le plasma humain. Ces produits ont un excellent profil d’innocuité — qu’ils soient fabriqués à partir du plasma de donneurs ayant été rémunérés ou non —, en partie parce que le processus de fractionnement comprend de multiples étapes pour éliminer ou inactiver les agents pathogènes. Ces produits dérivés du plasma se retrouvent dans plusieurs catégories de médicaments, dont les trois principales sont : 
    • les immunoglobulines, utilisées pour traiter les immunodéficiences primaires et secondaires, les maladies neurologiques, auto-immunes et autres. Les immunoglobulines sont les protéines plasmatiques les plus utilisées.  
    • l’albumine, utilisée pour traiter les maladies du foie, les états de choc et les brûlures sévères. 
    • les facteurs de coagulation, utilisés pour traiter les troubles de coagulation congénitaux — hémophilies A et B — et la maladie de von Willebrand. 
  • Gestion de l’utilisation : Désigne le travail effectué dans l’ensemble du système du sang pour identifier, maintenir et encourager les pratiques qui favorisent une bonne utilisation des produits sanguins, dont les protéines plasmatiques et les produits connexes, afin d’améliorer les résultats pour les patients et de réduire les coûts du système. La gestion de l’utilisation comprend la planification de pénuries potentielles. 
  • Atténuation des risques : Ensemble des mesures prises pour atténuer les risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Ces mesures peuvent être prises, par exemple, pour signaler une pénurie potentielle aux gouvernements et aux hôpitaux qui les financent avant qu’elle ne soit imminente; maintenir, dans la mesure du possible, des réserves adéquates de produits compte tenu des pressions sur l’offre mondiale; coordonner et mettre à jour les plans nationaux de pénurie de sang et d’immunoglobulines; alléger les risques pesant sur la chaîne d’approvisionnement en signant des contrats avec plusieurs sociétés de fractionnement de plasma et fournisseurs de médicaments; surveiller l’émergence d’agents pathogènes potentiels qui pourraient affecter la qualité et la quantité de l’approvisionnement, etc. 
    La mesure d’atténuation du risque la plus importante liée au plasma est sans doute l’augmentation substantielle de nos collectes pour satisfaire la demande croissante de protéines plasmatiques et soutenir les hôpitaux et les patients dans les provinces et territoires que nous desservons. 
  • Prise de décision fondée sur le risque : En tant que fournisseur de sang, nous sommes souvent confrontés à des situations complexes qui évoluent rapidement. Ces situations nous amènent à prendre des décisions pour garantir la qualité et la quantité des produits que nous fournissons. Dans ces contextes, et dans d’autres, la manière de faire les choses est souvent aussi importante que ce que nous faisons ou pourquoi nous le faisons. 
    Devant une situation particulièrement difficile, nous utilisons un cadre décisionnel solide développé par l’Alliance of Blood Operators, dont nous sommes membres.  
    Ce cadre basé sur le risque prend en compte le contexte, les considérations éthiques et techniques, ainsi que le point de vue des parties prenantes. Il favorise une prise de décision éclairée dans l’intérêt des systèmes de santé et des patients. Nous utilisons périodiquement ce cadre pour réévaluer le niveau optimal d’immunoglobulines que nous devons prévoir ainsi que les risques associés. Nous appliquons également certains aspects de ce cadre dans d’autres contextes.   
    En 2022, nous avons appliqué ce cadre et procédé à une analyse complète des risques liés à la sécurité de l’approvisionnement en immunoglobulines. Cette analyse a mené à des recommandations préconisant des mesures de collaboration dans l’ensemble du système d’approvisionnement en sang afin de mieux garantir la sécurité de l’approvisionnement, notamment en tirant parti des secteurs commercial et sans but lucratif. Apprenez-en davantage sur nos annonces du 7 septembre 2022
  • Chaîne d’approvisionnement intégrée : La Société canadienne du sang possède et exploite la chaîne d’approvisionnement intégrée qui alimente le pays en sang au nom des provinces et des territoires, sauf le Québec. Dans ce contexte, « intégrée » signifie deux choses :  
    • que le sang total, le plasma et les plaquettes sont recueillis selon un plan unifié qui tient compte de nombreux facteurs, dont les donneurs (population, santé, marketing, relations avec l’organisation); l’emplacement des lieux de collecte et des centres de production; les meilleures pratiques dans le domaine de la préparation de produits biologiques; l’efficacité et le coût de la chaîne d’approvisionnement en sang; etc. 
    • que la chaîne d’approvisionnement en sang est intégrée à de multiples processus et plateformes. La Société canadienne du sang exploite la chaîne en tant qu’organisation spécialisée et partenaire du système de santé pour les gouvernements et les hôpitaux. Ses compétences spécialisées s’étendent à l’ensemble de la chaîne : recrutement, collecte, préparation des produits, analyse, expédition aux hôpitaux, achat en gros de protéines plasmatiques et produits connexes, gestion de l’utilisation et atténuation des risques, sans oublier la recherche-développement. L’organisation a également une expertise spécialisée dans les domaines de la médecine et de la gestion des chaînes d’approvisionnement.  
      Notre gestion des nombreux aspects de la chaîne d’approvisionnement comprend des communications, souvent quotidiennes, avec nos partenaires du système de santé pour nous assurer que nous répondons à leurs besoins. 

3. Qui peut donner du plasma et à quelle fréquence?

Toute personne ayant une bonne santé et répondant aux critères d’admissibilité peut donner du plasma. Le fait de donner du sang régulièrement peut être un atout, mais n’est pas nécessaire. Les critères d’admissibilité au don de plasma diffèrent quelque peu de ceux du don de sang total, si bien que certaines personnes qui ne peuvent pas donner de sang peuvent donner du plasma. 

Si une partie du plasma que nous utilisons est extraite des dons de sang total, l’autre est directement prélevée dans nos centres de donneurs de plasma, ainsi que dans certains centres de donneurs de sang. Le prélèvement se fait au moyen d’un appareil d’aphérèse, qui sépare le plasma des autres composants sanguins pendant le don. Comme les globules rouges et les autres composants sanguins sont retournés dans l’organisme pendant le processus, les personnes qui donnent uniquement du plasma peuvent faire un don toutes les semaines, alors que les donneurs de sang total sont limités à un don tous les 2 ou 3 mois. De plus, un don de plasma-aphérèse contient 3 fois plus de plasma qu’un don de sang total.

Admissibilité au don de plasma des hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH)

La Société canadienne du sang est déterminée à améliorer ses processus et à rendre ses critères d’admissibilité le plus inclusifs possible. Notre objectif est de mettre en place un système qui évalue tous les donneurs de la même manière. Le Programme de recherche sur le don de plasma et les HARSAH a été essentiel en ce sens. Entre septembre 2021 et avril 2022, des hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes y ont participé en donnant du plasma dans nos centres de donneurs de Calgary (Alb.) et de London (Ont.). C’est la première fois que nous avons été en mesure d’introduire dans le questionnaire pré-don des questions générales sur les pratiques sexuelles au lieu d’avoir recours à une réduction de la période de non-admissibilité pour ces personnes.

Nous sommes immensément reconnaissants aux personnes qui ont participé à ce programme. Merci! Grâce à votre participation, vous avez non seulement aidé les patients canadiens, mais vous nous avez aussi permis de changer nos critères d’admissibilité au don. Ainsi, avec l’approbation de Santé Canada, le 11 septembre 2022, nous avons pu mettre en place une sélection des donneurs basée sur les pratiques sexuelles pour tous les donneurs de sang et de plasma, indépendamment de leur genre et de leur orientation sexuelle. Aujourd’hui, tous les candidats au don doivent donc répondre aux mêmes questions sur leurs pratiques sexuelles. Pour en savoir plus sur cet important changement, cliquez ici.

4. Pourquoi parle-t-on de « suffisance en plasma » lorsqu’il est question d’immunoglobulines?

La Société canadienne du sang a la responsabilité de recueillir et de gérer le plasma qui doit être transformé en médicaments, plus particulièrement en immunoglobulines, un médicament qui sauve des vies. Elle doit donc s’assurer qu’elle collecte suffisamment de plasma pour pouvoir fournir ces médicaments aux provinces et aux territoires. 

La suffisance en plasma désigne le taux de plasma qu’un fournisseur de sang collecte pour produire des immunoglobulines destinées exclusivement aux patients du pays.  

Les fournisseurs de sang du monde entier surveillent leur suffisance en plasma pour pouvoir alimenter leur territoire respectif en protéines plasmatiques, en particulier en immunoglobulines, une catégorie très utilisée. 

Pour assurer la suffisance en plasma et l’approvisionnement en immunoglobulines :  

  • nous recueillons du plasma, que nous expédions à des sociétés de fractionnement, qui, elles, le transforment pour nous en protéines plasmatiques destinées exclusivement au Canada. Les produits finis sont autorisés par Santé Canada en tant que médicaments biologiques et expédiés à la Société canadienne du sang pour être distribués aux hôpitaux et aux cliniques que nous approvisionnons.  
  • nous achetons en gros des protéines plasmatiques additionnelles, notamment des immunoglobulines, qui sont fabriquées à l’étranger à partir du plasma que les fabricants collectent eux-mêmes. Ces produits, ainsi que les produits connexes que nous achetons également sur le marché mondial, servent à soigner des patients à la grandeur du pays.  

Grâce à ces deux activités, nous pouvons délivrer aux hôpitaux des quantités suffisantes d’immunoglobulines pour satisfaire leurs besoins à 100 %.  

Comme il y a présentement une pénurie mondiale de plasma pour fabriquer des immunoglobulines, il est essentiel que tous les fournisseurs de sang du monde augmentent de façon considérable le volume de plasma qu’ils collectent. Pour nous, cela signifie intensifier nos activités de collecte jusqu’à ce qu’au moins la moitié (50 à 60 %) des immunoglobulines dont les patients ont besoin au Canada soient fabriquées à partir de plasma collecté au pays.  

Atteindre un taux de suffisance de 50 % signifierait que notre chaîne d’approvisionnement satisfait les besoins critiques des patients qui dépendent des immunoglobulines pour vivre et que le contrôle des produits est fait au Canada. Le reste (environ 50 %) des produits nécessaires aux hôpitaux et aux cliniques serait acheté en gros de l’industrie pharmaceutique mondiale.  

À l’heure actuelle, nous satisfaisons environ 15 % des besoins en plasma des hôpitaux et des cliniques que nous desservons. Cela ne signifie pas que des patients sont privés de traitement, mais plutôt que nous achetons environ 85 % des immunoglobulines requises sous forme de produits finis, ce qui n’inclut pas le plasma que nous recueillons. Nous ajusterons ce ratio en augmentant le volume de plasma que nous collectons, une nécessité compte tenu des pressions qui pèsent sur l’offre et la demande mondiales.   

Lorsqu’il y avait moins de pression sur l’offre, acheter un pourcentage élevé de produits finis sur le marché mondial constituait un moyen abordable de nous approvisionner en protéines plasmatiques. Aujourd’hui, de nombreux facteurs plaident en faveur d’un recalibrage des proportions. Il devient essentiel que nous collections plus de plasma pour continuer à satisfaire les besoins des patients en immunoglobulines. Cela signifie que nous devons rendre notre chaîne d’approvisionnement beaucoup plus efficace, économique et flexible.  

5. Suffisance en plasma et répartition des risques

Renforcer la capacité de collecte de plasma au sein du système public d’approvisionnement en sang tout en maintenant des contrats avec des fournisseurs pour une partie des produits constitue un excellent moyen d’atténuer les risques.  

Dans l’éventualité où un agent pathogène faisait son apparition au Canada, comme ce fut le cas au Royaume-Uni dans les années 1990 avec la maladie de la vache folle (vMCJ), nous aurions toujours accès aux protéines plasmatiques que les sociétés internationales fabriquent à partir de leur propre plasma. C’est en raison de l’expérience du Royaume-Uni que nous ne recommandons pas que le Canada soit à 100 % autosuffisant en plasma pour les immunoglobulines.  

Nous atténuons les risques en prenant aussi d’autres types de mesures. Par exemple, nous avons conclu des contrats avec deux sociétés de fractionnement distinctes, de sorte que si l’une des deux a des problèmes d’approvisionnement, nous pourrons compter sur l’autre.  

6. Liste de protéines plasmatiques et de produits connexes de la Société canadienne du sang

La Liste nationale de protéines plasmatiques et de produits connexes est la liste des médicaments approuvés que nous gérons pour le compte des ministères de la Santé des provinces et des territoires (sauf le Québec). Dans ce contexte, les produits connexes sont des médicaments fabriqués en laboratoire à partir de solutions de remplacement aux protéines contenues dans le plasma humain. Qu’ils soient fabriqués à partir de plasma humain ou de solutions de remplacement, ces médicaments ont tous le même objectif : améliorer ou sauver des vies. 

Pour gérer cette liste, qui comprend les immunoglobulines, nous utilisons une approche qui prend en compte le taux de suffisance en plasma, les contrats d’approvisionnement à long terme avec des sociétés pharmaceutiques spécialisées ainsi que les connaissances en matière de gestion de liste de médicaments et d’utilisation des produits. Cette approche, qui englobe l’ensemble du système, est un élément important du rôle que nous jouons auprès des gouvernements et des hôpitaux du pays en tant que partenaire en santé.  

Nous adaptons notre gestion de la liste en fonction des innovations et des progrès réalisés dans les secteurs de la biopharmaceutique et des soins de santé. Fournir aux cliniciens une liste de protéines plasmatiques et de produits connexes fiable, fondée sur des données et adaptée aux besoins de leurs patients nécessite une grande collaboration entre les experts concernés : pharmaciens cliniques, médecins, chercheurs, spécialistes des achats, professionnels de la chaîne d’approvisionnement et conseillers en relations avec les parties prenantes. Nous travaillons tous ensemble à fournir des produits efficaces, sûrs et fiables qui répondent aux besoins des patients tout en tirant le maximum des fonds qui nous sont alloués. 

7. Pénurie mondiale d’immunoglobulines

L’utilisation des immunoglobulines est en hausse constante partout dans le monde depuis plusieurs années déjà. En fait, cette croissance est si forte que les fournisseurs de sang et l’industrie mondiale du plasma commercial ne peuvent pas collecter suffisamment de plasma pour satisfaire la demande.  

La Food and Drug Administration américaine a déclaré une pénurie d’immunoglobulines en août 2019, et comme les États-Unis fournissent une grande partie du plasma servant à la production de protéines plasmatiques, une pénurie américaine a de graves conséquences partout dans le monde.  

Cette pénurie a été exacerbée par la pandémie de COVID-19, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement du monde entier en confinant chez eux aussi bien les donneurs que les travailleurs de l’industrie pharmaceutique. En date de septembre 2022, les patients aux États-Unis et en Europe continuaient d’en subir les contrecoups.  

Jusqu’à présent, la Société canadienne du sang a réussi à maximiser sa chaîne nationale d’approvisionnement et son expertise en matière d’achats en gros afin de continuer à satisfaire la demande. Ses mécanismes de gestion de l’utilisation, combinés aux mesures prises par les gouvernements et les hôpitaux, contribuent également à ce que les patients canadiens reçoivent les immunoglobulines dont ils ont besoin. 

En 2022, nous avons procédé à une analyse complète des risques, qui a donné lieu à des recommandations de collaboration dans l’ensemble du système du sang afin de garantir davantage la sécurité de l’approvisionnement en immunoglobulines, notamment en tirant parti des secteurs à but non lucratif et commercial. En savoir plus sur nos activités les plus récentes annoncées le 7 septembre 2022

8. Recueillir plus de plasma pour satisfaire les besoins

Nous avons le mandat de fournir des quantités adéquates d’immunoglobulines aux régions que nous desservons. Nous travaillons avec les gouvernements afin de garantir un approvisionnement national solide en plasma pour le bien des patients à la grandeur du pays. 

Au cours des dernières années, trois rapports indépendants ont recommandé, entre autres, que la Société canadienne du sang augmente le volume de plasma qu’elle collecte : le rapport du Comité d’experts sur l’approvisionnement en produits d’immunoglobuline et ses répercussions au Canada, produit en 2018; le rapport de PwC 2019 Collaborative Review of Canadian Blood Services; et l’Audit de l’optimisation des ressources – Gestion et sécurité du sang, produit par le Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario en 2020.  

En cette période de pandémie, les fournisseurs de sang à but non lucratif et les entreprises commerciales de collecte de plasma partout dans le monde souhaitent accroître leur volume de plasma le plus rapidement possible afin de pallier la pénurie actuelle d’immunoglobulines et de satisfaire la demande croissante de protéines plasmatiques. 

En mai 2022, nous avons eu le plaisir d’annoncer que, grâce au financement des gouvernements, nous ouvrirons des centres de donneurs de plasma à Abbotsford, en Colombie-Britannique, ainsi qu’à St. Catharines et Vaughan, en Ontario, d’ici le printemps 2023. Ces établissements s’inspireront du succès des centres de donneurs de plasma déjà implantés : Sudbury (Ont.) et Lethbridge (Alb.) en 2020; Kelowna (C.-B.) en 2021; et Brampton (Ont.) en mai 2022. Un autre centre a ouvert ses portes à Ottawa en juin 2022. D’autres centres sont en cours de planification et devraient ouvrir au printemps 2024, pour un total de 11 centres. Ces centres spécialisés nous permettent de recueillir le plasma de façon beaucoup plus efficace, économique et flexible qu’auparavant. 

Nous poursuivons nos discussions avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux afin de continuer à augmenter le volume de plasma que nous recueillons et de recalibrer le taux national de suffisance en immunoglobulines compte tenu des pressions sur l’offre et la demande. Si l’exercice est essentiel pour les patients au Canada, il est également important pour le reste du monde. Moins le Canada sera dépendant de l’industrie internationale du plasma, plus il y aura de plasma disponible pour les patients d’autres pays. 

9. La collecte commerciale de plasma au Canada

À titre d’autorité nationale en matière d’approvisionnement en sang, et au nom des provinces et des territoires, la Société canadienne du sang doit veiller à ce que l’approvisionnement en sang et en produits sanguins — dont le plasma et les médicaments fabriqués à partir du plasma — soit sûr et suffisant pour répondre aux besoins des patients au Canada. 

Comme bon nombre de nos homologues, notamment ceux de l’Australie et du Royaume-Uni, nous exploitons un système sans but lucratif. Nous ne rémunérons pas les donneurs comme le font les entreprises commerciales de collecte, mais comme les lois adoptées par certaines provinces pour interdire la rémunération des donneurs ne s’appliquent pas à la Société canadienne du sang et à ses agents, nous pourrions offrir une rémunération si cela s’avérait nécessaire. 

La collecte commerciale de plasma (où les donneurs sont rémunérés) est un concept relativement nouveau au Canada. Un nombre croissant d’établissements commerciaux de collecte font leur apparition dans certaines régions que nous desservons. Un petit nombre d’établissements risque peu de nuire à la chaîne d’approvisionnement nationale, mais une croissance commerciale à grande échelle — sans contrôles appropriés — pourrait empiéter sur le système actuel de collecte de sang et de plasma. 

Compte tenu de ce contexte, la Société canadienne du sang est en discussion avec les gouvernements afin de déterminer de quelle façon, en tant que pays, nous devrions aborder la collecte commerciale de plasma pour atteindre le taux de suffisance visé et atténuer tout impact sur les opérations du système d’approvisionnement et sur notre mandat de satisfaire les besoins des hôpitaux et des patients au Canada. 

La discussion porte notamment sur la mise en place d’une chaîne logistique nationale de bout en bout pour approvisionner les diverses régions du pays en immunoglobulines, une nécessité révélée par la pandémie de COVID-19. Une telle chaîne est essentielle pour atteindre dans les plus brefs délais un taux de suffisance de 50 %, un objectif minimal, et garantir l’approvisionnement des patients qui ont besoin de ces médicaments pour traiter une maladie pour laquelle il n’existe aucun autre traitement. En clair, cela signifie que nous nous efforçons de réduire la dépendance du Canada envers le marché mondial, de sorte qu’au moins la moitié des immunoglobulines dont les patients canadiens ont besoin soient fabriquées à partir de plasma recueilli au Canada. Le reste continuera d’être fourni par l’industrie mondiale des produits biologiques, comme c’est le cas aujourd’hui, afin de diversifier les sources d’approvisionnement, un principe essentiel. 

Cette discussion avec les gouvernements fait suite au rapport du comité d’experts sur l’approvisionnement en produits d’immunoglobuline et ses répercussions au Canada, comité formé par Santé Canada, qui a encouragé les gouvernements et la Société canadienne du sang à explorer des solutions créatives pour répondre aux besoins en immunoglobulines. La discussion inclut l’idée que les entreprises de collecte de plasma pourraient jouer un rôle pour contribuer à la suffisance nationale et garantir que le plasma recueilli au Canada demeure au Canada et bénéficie aux patients de ce pays. Le dialogue avec les entreprises concernées fait nécessairement partie de la démarche.  

Mise à jour en date du 7 septembre 2022 : En 2022, nous avons procédé à une analyse complète des risques, qui a donné lieu à des recommandations de collaboration dans l’ensemble du système du sang afin de garantir davantage la sécurité de l’approvisionnement en immunoglobulines, notamment en tirant parti des secteurs à but non lucratif et commercial. En savoir plus sur nos activités les plus récentes annoncées le 7 septembre 2022

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